15 | 09 - 09 | 10 | 2007
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exhibition view ColletPark
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PIERRE WEISS
ICI VOUS ETES
vernissage | samedi 15 septembre 07
Pour Pierre Weiss, l’œuvre est un repère. Ici vous êtes est une installation énigmatique : sur une table recouverte d’un drap blanc, une structure en acier, recouverte d’une laque non homogène, est placée devant du plastique tendu sur le mur.
L’objet sur la table apparaît à première vue comme une maquette d’architecture. Son aspect est peu agréable, mais la signification de ces cases qui le composent intrigue.
L’artiste emploie le plastique, dont il a recouvert le dessin exposé, Ne dégage pas de gaz nocifs ou de substances corrosives, comme autrefois on vernissait un tableau, non seulement pour le protéger (ou, ici, en protéger les autres), mais aussi pour en raviver les couleurs et les contours.
Tracé d’une main nerveuse grâce, sembe-t-il, à plusieurs feutres tenus en même temps, le profil d’un personnage jouxte une architecture ici encore à cases. Le dessin s’oppose à la perfection industrielle d’une lettre d’imprimerie, un beau R jaune orthonormé. Le titre de l’ensemble, Another Friend Who Complains of Feeling Short of Breath and Panicky, révèle l’angoisse présente dans l’œuvre.
Une sculpture de Pierre Weiss ‘Ici vous êtes’ + dessin + R de l’amour
- C’est un travail ancien, mais qui a changé, ancien c’est-à- dire de quelle année, quinze ans environ, avant ça s’appelait ‘ici nous sommes’ et maintenant ‘ici vous êtes’.
‘Ici vous êtes’ dit l’oeuvre. L’oeuvre répond à une question que peut-être on ne se pose pas. Rarement on se la pose, sauf après un évanouissement.
- Il n’y a aucune projection possible, projection de soi-même dans l’oeuvre, ici vous êtes et pas ailleurs.
Ça c’est toujours son truc, il ne veut –Pierre Weiss – aucune projection de la part du spectateur.
‘Ne venez pas dedans’, ‘ restez où vous êtes’. Toi c’est toi et moi c’est moi, ect...
- On n’est pas censé la toucher mais elle pique. Elle réveille.
- C’est une sculpture qui par endroits brille et par endroits chuchote. Il y a des plis, des cases, des creux, des bulles,, des tunels. Ce travail a existé sous une autre forme. Les pieds ont changé. Le plastique a été ajouté.
- Les dessins sont sous plastique, le plastique est une matière de l’immédiat, pas de la durée. Le plastique, quand il se dégrade, perd ses qualités, son utilité mais il ne disparait pas. C’est un peu comme le fax qui reste entre vos mains après avoir été envoyé. Il aime bien le plastique, pour son effet, son au-delà. Le plastique, dit Pierre Weiss, remplace le vernis. Il aimait bien la laque, avant. Il laquait, il relaquait, à n’en plus finir. Ça éloigne les affects, ça repousse l’émotion, ça limite les dégâts, ça vous dit bien où vous êtes.
- Pas très loin, il y a l’ R du A mou. Tout ce qui reste de l’ Amou est l’ R.
Le centre est invisible.
Gaelle Obiegly, le 15 sept. 2007
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